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Crédit photo: Squirrel / Pixabay
||| Économie

Saputo : « Le marché canadien reste concurrentiel »

13 novembre 2023

Les pressions d’Ottawa sur les épiciers ont eu des échos chez Saputo, mais son grand patron assure aux actionnaires « qu’il n’y a pas grand-chose qui a changé » en ce qui concerne l’environnement promotionnel. « Au sujet de la demande récente du gouvernement sur le contrôle de l’inflation alimentaire, nous continuons de travailler avec nos partenaires dans le commerce de détail pour amener des produits ayant une structure de coût efficace sur le marché », a répondu le président et chef de la direction, Lino A. Saputo.

Le gouvernement Trudeau a lancé, en septembre, un ultimatum aux épiciers afin de trouver des manières de stabiliser les prix. Le fédéral a menacé d’intervenir, notamment à l’aide de mesures fiscales, si les gestes posés par les épiciers ne le satisfont pas.

Pour les ménages, la hausse du prix du panier d’épicerie a été l’élément le plus douloureux et le plus persistant de l’augmentation récente de l’inflation. En septembre, le rythme annuel de l’inflation alimentaire s’établissait à 5,9%, selon Statistique Canada, et à 9,8% pour l’ensemble de 2022, un sommet depuis 1981.

Pour le patron du transformateur laitier montréalais, le marché canadien reste un marché concurrentiel. Il rapporte avoir observé beaucoup d’activités promotionnelles dans les derniers mois. « Dans l’ensemble, ça reste concurrentiel, mais ce n’est rien que nous n’avons pas vu. » L’entreprise a d’ailleurs misé sur les promotions afin de mousser sa marque Armstrong au Canada. « Nous continuons d’investir pour augmenter nos parts de marchés. »

Volatilité des prix

La volatilité des prix des denrées alimentaires n’est pas un phénomène exclusif au Canada. Les activités de Saputo au Royaume-Uni ont d’ailleurs souffert de cette situation, ce qui a entraîné une diminution de 41% de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).

« L’année passée, au Royaume-Uni, le prix des intrants avait atteint un sommet. Les types de produits que nous manufacturons, nous les gardons en stock pour 12 à 18 mois. Nous avons donc écoulé des stocks à prix élevés à un moment où le prix des denrées atteint un creux que nous n’avons pas vu depuis plusieurs années. »

L’analyste Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, croit qu’il faudra attendre encore un peu avant que la situation se rétablisse. « Nous croyons que ça pourrait s’étirer au cours du trimestre en cours. » Malgré le contexte difficile, il est optimiste pour l’action de l’entreprise. « L’évaluation se trouve un peu plus haut que son creux de 13 ans, les dépenses d’investissement devraient être réduites d’ici la fin de l’exercice, d’importants progrès ont été faits sur ce qui est contrôlable et les bienfaits du plan stratégique n’ont pas refait surface. »

10 usines de moins

Dans un contexte volatile, la direction a dit qu’elle continuait d’orienter sa stratégie « sur les éléments que nous pouvons contrôler », notamment en investissant dans certaines usines pour accroître leur efficacité et en fermant d’autres installations. « Au cours du prochain exercice, nous aurons 10 usines de moins que nous avions au début de cet exercice », a donné en exemple M. Saputo.

Saputo a dévoilé un bénéfice net de 156 millions $ au deuxième trimestre clos le 30 septembre, ce qui représente une augmentation par rapport aux 145 millions $ de la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté par action atteint 43 cents. Les revenus, pour leur part, ont reculé de 3,1% à 4,3 milliards $.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté par action de 43 cents et des revenus de 4,4 milliards $, selon la firme de données financières Refinitiv. L’action de Saputo perdait 1,78 $, ou 6,13%, pour se négocier à 27,27 $ à la Bourse de Toronto vendredi vers midi.

(avec La Presse Candienne)

Mots-clés: Canada