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Crédit photo: La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick
||| Économie

Le ministre Champagne en contact avec des épiciers étrangers

2 février 2024 | Par La Presse Canadienne

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, insiste une fois de plus sur le fait qu’il tend la main aux acteurs étrangers du secteur de l’épicerie dans l’espoir qu’ils s’ouvriront au Canada et stimuleront davantage la concurrence.

Le ministre fédéral a dit avoir parlé à un joueur à l’international mardi dans le cadre de ses efforts pour attirer de nouvelles bannières dans le secteur alimentaire canadien, ne citant toutefois aucun nom. « Je ne peux pas tout vous dire, sinon vous ne me poserez plus de questions la semaine prochaine. J’étais en conversation avec une de ces bannières ce matin », a déclaré M. Champagne.

Alors que l’inflation des denrées alimentaires fait rage, M. Champagne a évoqué à plusieurs reprises, au cours des derniers mois, les conversations qu’il dit avoir eues avec des épiciers étrangers.

Selon lui, le Canada a besoin d’une plus grande concurrence pour les produits d’épicerie, et la présence d’un plus grand nombre d’acteurs sur le marché contribuerait à exercer une pression à la baisse sur les prix. « Est-ce que je vais réussir ? Je ne le sais pas. Mais certainement, ça vaut la peine d’essayer », a dit le ministre.

Déception face aux épiciers

La volonté d’attirer des épiciers internationaux fait suite à la tentative largement vaine de M. Champagne d’inciter les épiciers canadiens à contribuer à la maîtrise des prix des produits d’épicerie.

Le ministre a rencontré des épiciers canadiens à l’automne au sujet de l’inflation alimentaire. Il a exigé que ceux-ci élaborent des plans pour stabiliser les prix des produits alimentaires sous peine de subir des conséquences, notamment des mesures fiscales potentielles.

M. Champagne a récemment exprimé sa déception face au manque de transparence des épiciers quant à leurs intentions. Cependant, l’élu libéral est resté muet quant à savoir si le gouvernement fédéral envisageait de les punir pour cela.

« Les grands épiciers n’ont pas, à ce jour, été suffisamment transparents sur les causes de l’inflation alimentaire, et ils n’ont pas, pour la plupart, fourni de mises à jour régulières sur les initiatives visant à stabiliser les prix des aliments au pays, soutient-t-il dans une lettre au commissaire à la concurrence, Matthew Boswell. Les profits records qui continuent d’être réalisés dans le secteur de l’épicerie de détail indiquent qu’il existe davantage d’occasions de soulager les consommatrices et consommateurs du Canada. »

La chaîne Metro a d’ailleurs annoncé mardi un bénéfice de 228,5 millions $ au premier trimestre, avec des ventes en hausse de 6,5 %. M. La Flèche avait précédemment mentionné que Metro n’avait pas modifié ses prix en raison de la rencontre avec le ministre Champagne.

Lors d’une conférence de presse, le président et chef de la direction, Eric La Flèche, a déclaré que les augmentations des prix de détail commenceront à être appliquées dans les épiceries dès la semaine prochaine, à l’issue d’une période d’interdiction des hausses de prix des fournisseurs qui s’applique à l’ensemble du secteur.

De nouveaux pouvoirs

La lettre de M. Champagne au commissaire à la concurrence a suggéré une évaluation de suivi sur le secteur de l’épicerie, maintenant que le bureau dispose de nouveaux pouvoirs pour assigner à comparaître les entreprises pour obtenir des informations.

« J’ai également hâte de discuter avec vous de votre évaluation de la portée potentielle et de la faisabilité d’une étude de marché complémentaire sur le secteur de l’épicerie. »

M. La Flèche a insisté mardi sur le fait que Metro avait pleinement coopéré à l’étude précédente. Le Bureau de la concurrence a publié en juin les conclusions de sa précédente étude, affirmant que la collaboration des épiciers était variable et incomplète.

Le rapport révèle que la concentration dans le secteur de l’épicerie s’est accrue ces dernières années et que les plus grands épiciers ont augmenté leurs bénéfices sur la vente de produits alimentaires. Le bureau a également exposé que le secteur alimentaire canadien a besoin de plus de concurrence pour aider à maintenir les prix des aliments bas, donner plus de choix aux acheteurs et encourager les nouveaux venus.

Le gouvernement libéral a récemment apporté plusieurs modifications au droit de la concurrence du pays, notamment en donnant au bureau le pouvoir d’obliger les entreprises à fournir des informations en vue d’une étude de marché.

Ces modifications permettent également au bureau de s’attaquer aux collaborations anticoncurrentielles entre entreprises, même si elles ne sont pas concurrentes. Selon M. Champagne, cela contribuera à stimuler la concurrence dans le secteur de l’épicerie, étant donné que le bureau pourra contester les accords de location qui empêchent un concurrent d’ouvrir un magasin à proximité.

Mots-clés: Canada