Des épiceries misent sur l’art en location
Depuis huit mois, les épiceries montréalaises LOCO à Verdun et à Villeray ont recours aux services du réseau de distribution d’œuvres d’art Gallea. « Vu que le concept d’une épicerie zéro déchet peut être un peu plus long, on trouvait ça vraiment important que ce soit un lieu de vie où les clients peuvent prendre le temps de parler, de découvrir de nouveaux produits et producteurs locaux, ou encore d’apprécier leur démarche, insiste Andréanne Laurin, cofondatrice et directrice générale des épiceries LOCO. Avec Gallea, on a facilement accès à des œuvres de qualité. Parfois, on n’aurait pas osé acheter de manière permanente une grande toile, donc ça nous permet de faire le test. »
Gallea compte parmi ses clients différents types d’établissements dont les épiceries LOCO et le fabricant de crèmes glacées Les Givrés. Le réseau est aujourd’hui présent dans 17 villes à travers le pays, dont Sherbrooke, Saint-Hyacinthe ou encore Farnham. L’idée est de créer une expérience autour de l’art en mettant en relation les entrepreneurs avec 10 000 artistes répartis à travers 40 pays, ce qui représente plus de 50 000 œuvres disponibles - entre autres des peintures, des photographies et de l’art digital. « Notre but est d’amener davantage d’œuvres en exposition dans le quotidien des gens », explique Guillaume Parent, le cofondateur et président de Gallea.
Un accompagnement personnalisé
La collaboration commence avec un expert qui se rend sur place pour analyser l’espace, l’ambiance et les attentes de l’établissement. L’épicerie LOCO privilégie par exemple des œuvres d’artistes du quartier, en accord avec la murale déjà présente dans le lieu d’exposition. Gallea crée alors un profil sur sa plateforme web pour que les artistes soumettent leurs œuvres à la sélection. « On va aller vers des œuvres apaisantes, on a aussi beaucoup de toiles bleutées qui sont des couleurs appétissantes qui se marient bien avec les aliments », explique Andréanne Laurin qui compte huit œuvres par succursale.
Tous les quatre mois, un nouvel appel à candidatures est lancé pour assurer une rotation des œuvres et offrir la possibilité de s’ajuster aux saisons ou encore à un événement que l’établissement organiserait. « Après quelques mois, les clients peuvent se retourner dans une ambiance différente, donc ils apprécient avoir de la nouveauté dans une tâche qui peut être routinière. Il peut aussi voir de nouveaux artistes qu’on aide à faire connaître et comme notre mission est de mettre en valeur les producteurs québécois, ça reste dans cette continuité. »
Crédit photo : Gallea / Crédits des œuvres de l’épicerie LOCO Verdun : Colored cells, Hidden jungle, et Bird in paradise de Linda Dupont
Un partenariat gagnant-gagnant
Gallea souhaite ainsi offrir un gain de temps à l’entrepreneur puisqu’il s’occupe également du plan d’agencement des œuvres, de leur accrochage et de leur remplacement si l’une d’elles est vendue. L’avantage financier est également cité : Guillaume Parent évoque une mensualité à payer qui représente une fraction du prix des œuvres et la possibilité de suspendre l’abonnement au besoin. Par ailleurs, une commission de 10 % est reversée à l’établissement lors d’une vente.
Le président parle également des avantages marketing avec un rayonnement au sein de sa communauté. Des photographies professionnelles sont prises à chaque exposition et sont ensuite partagées dans son infolettre qui est envoyée à 50 000 inscrits ainsi que sur ses réseaux sociaux qui ont 30 000 abonnées. Les établissements ont donc la possibilité de rejoindre de potentiels nouveaux clients, d’autant plus que des parcours de quartier sont aussi créés.
Des parcours sont aussi créés en collaboration avec les Sociétés de développement commerciale pour promouvoir différents lieux d’exposition d’un même quartier. L’an dernier, il s’agissait de Verdun, notamment avec l’épicerie LOCO qui témoigne d’un plus grand achalandage en lien avec cette initiative, qui cette année a lieu dans Rosemont : « C’est comme voir une exposition en intérieur et extérieur, tout en découvrant son quartier, ça a vraiment été un grand succès. Les gens ont ainsi été incités à marcher, à entrer dans des établissements pour voir les œuvres, sans avoir à consommer, donc à nous considérer comme un lieu de vie. »
Guillaume Parent ajoute que certains établissements utilisent Gallea pour impliquer leurs employés, en les laissant par exemple faire la sélection des œuvres. Il imagine aussi qu’un employeur puisse se servir de la commission reçue lors d’une vente pour la transformer en réduction au cas où l’un de ses employés souhaiterait acheter de l’art.
Entre autres pour avoir une salle d’exposition, Gallea a ouvert il y a quelques mois sa propre galerie d’art au 1186 rue Sherbrooke Ouest à Montréal.
Crédit des œuvres dans l’Espace Gallea : Force Insoupçonnée de Christine Hodgson, Together forever de Randa Hijazi, T.J.O.M.S de Magnum Concilium et Philippe Efe, No title (N66 SPIRIT Series) de Yevgeniy Repiashenko, Culturel de Ayart création, Conversation après la fête de DAVID FARSI / Crédit photo : Gallea
