Transformation alimentaire : 140 000 emplois à combler d’ici 2030
Compétences Transformation Alimentaire Canada a publié ce mercredi les prévisions de main-d’œuvre et l’information sur le marché du travail de l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons.
En 2022, l’industrie employait environ 300 000 personnes et, d’ici 2030, ce nombre devrait passer à 325 000, soit une augmentation de 9%. Mais cela s’inscrit dans le contexte du vieillissement de la population canadienne. Ainsi, ce ne sont pas seulement 25 000 nouveaux travailleurs qui seront nécessaires au cours des sept prochaines années, car plus de 65 000 membres de la main-d’œuvre actuelle prendront leur retraite au cours de cette même période. À ce chiffre s’ajoutent les 50 000 postes vacants actuels de l’industrie.
« Au total, l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons aura besoin de 140 000 nouvelles personnes, soit près de 50% de la main-d’œuvre actuelle, entre 2023 et 2030 », déclare Jennefer Griffith, directrice exécutive de Compétences Transformation Alimentaire Canada, dans un communiqué.
Selon des recherches menées en 2020 par l’organisme, un seul poste non pourvu de l’industrie de la transformation des aliments et des boissons coûte aux entreprises jusqu’à 190$ par jour en perte de revenus nets. Le Canada compte actuellement plus de 8800 employeurs dans l’industrie de la transformation des aliments et des boissons, si bien que les pertes associées aux postes vacants pourraient représenter la somme de 9,9 millions de dollars en revenus nets par jour, ou 3,6 milliards de dollars par an.
Une baisse de productivité annoncée
La récente analyse du marché du travail prévoit également que la productivité du travail augmentera de 2,7% d’ici 2030 dans tous les secteurs, sauf celui de la fabrication des boissons. Cette baisse de productivité s’explique par la croissance massive du sous-secteur des brasseries, qui compte aujourd’hui 300 établissements employeurs de plus qu’il y a cinq ans. La fabrication de boissons est également le secteur où la demande en nouveaux employés est la plus forte, à la fois en termes de nombre et de pourcentage, le besoin s’établissant à 19 000 nouveaux employés d’ici 2030, soit 38,5% de la main-d’œuvre actuelle.
Le secteur de la fabrication de la viande et de la volaille est beaucoup plus stable, les prévisions d’embauche ne représentant que 25% de la main-d’œuvre actuelle. Cependant, la main-d’œuvre du secteur de la préparation et du conditionnement de poissons et de fruits de mer est la plus âgée et la demande de remplacement des travailleurs partant à la retraite est la plus élevée, puisque 28% de sa main-d’œuvre actuelle devrait prendre sa retraite d’ici 2030.
L’immigration, un « moteur de croissance »
Selon Compétences Transformation Alimentaire Canada, il n’y a pas suffisamment de jeunes qui entrent sur le marché du travail pour remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite, et c’est pourquoi « l’immigration représente le principal moteur de croissance ». Le Canada a accueilli 1,2 million de nouveaux arrivants entre 2021 et 2023, dont une partie a trouvé un emploi dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons. Les immigrants représentent actuellement 35% de la main-d’œuvre de l’industrie, soit près de 10% de plus que pour l’ensemble de la population active du Canada.
« L’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons est un chef de file mondial de la production d’aliments salubres. Il est temps pour nous d’être également un chef de file mondial du développement de la main-d’œuvre, annonce Jeff Purcell, vice-président des opérations de Champlain Seafood et directeur du conseil d’administration de Food Processing Skills Canada. Nous possédons les capacités de recherche, les ressources et le leadership nécessaires pour déployer des solutions et être les meilleurs. »
L’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons contribue à hauteur de 2% au PIB, emploie 1,7% de la main-d’œuvre et représente 0,3% des établissements commerciaux au pays. L’an dernier, la valeur des exportations canadiennes d’aliments et de boissons a été estimée à 54,3 milliards de dollars, soit 7% des exportations totales du Canada.