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Crédit photo: Intermarché Saint-Honoré

Karine Servais rachète l’Intermarché Saint-Honoré

23 juin 2023 | Par Sophie Poisson

Karine Servais a racheté le mois dernier l’Intermarché Saint-Honoré aux propriétaires qui voulaient prendre leur retraite. Elle retrouve ainsi le commerce qui appartenait auparavant à son père et qui l’a amenée à devenir bouchère. Son acquisition s’accompagne d’un changement de bannière, Marché Tradition.

Karine Servais a commencé à travailler à la boucherie de l’Intermarché Saint-Honoré à l’âge de 12 ans. Elle s’occupait tant du service à la clientèle que des coupes de viandes. Cette première expérience professionnelle l’a incitée à en faire sa carrière. « J’aime vraiment tout dans ce métier : du premier contact avec les consommateurs jusqu’à ce qu’ils repartent satisfaits », sourit-elle.

Elle a travaillé dans l’entreprise jusqu’à ses 20 ans, année à laquelle son père l’a vendue. Elle a alors été gérante dans d’autres boucheries jusqu’à ce que le commerce soit à nouveau en vente. « J’aurais aimé reprendre le commerce directement après mon père, mais j’étais trop jeune, explique la propriétaire. Travailler ailleurs m’a par contre appris d’autres façons de faire. Quand tu restes à la même place toute ta vie, tu n’évolues pas autant. En faisant deux ou trois places, tu peux rassembler les différentes expériences. » Elle se décrit comme une leader et se réjouit de pouvoir aujourd’hui apporter son expérience dans tous les départements de l’épicerie.

Avoir un commerce à son image

Karine Servais a choisi la bannière de Sobeys, Marché Tradition, qui devient le premier de la région. « Les valeurs de la bannière se rapprochent davantage des miennes : plus proche des consommateurs, plus de services, plus de diversité dans les produits et surtout plus de qualité. Ça nous amène des consommateurs qui allaient habituellement chez IGA parce qu’ils ne trouvaient pas ce dont ils avaient besoin ici. »

La propriétaire a donc redécoré le commerce aux couleurs de la bannière et revu l’emplacement des produits. Un travail facilité par le fait que les tablettes étaient vides lorsqu’elle a pris possession du commerce le mois dernier. Les anciens propriétaires ayant la vente en tête ne passaient plus de commandes. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent à nouveau faire leur épicerie au complet, un élément d’autant plus important que le Marché Tradition est devenu le seul commerce du secteur, maintenant que celui de Saint-David-de-Falardeau est fermé.

Le principal enjeu est le manque d’espace alors que la superficie du commerce est d’environ 6000 pieds carrés. Les ventes ayant doublé depuis son arrivée, Karine Servais s’équipe de plus grands réfrigérateurs et congélateurs. « On offre les produits de base, mais on réussit aussi à avoir des produits moins communs, assure-t-elle. On voudrait avoir une section biologique et une autre sans gluten pour satisfaire les besoins de tout le monde. La demande est là, mais cela représente peut-être 5 %. »

À l’avenir, elle compte changer tous les équipements, comme le four et la scie, pour les moderniser et produire sans difficulté. Elle imagine aussi s’équiper d’un fumoir pour spécialiser. Elle compte ensuite refaire des produits maison comme des saucisses et du jerky. D’autres départements comme la boulangerie, seront aussi concernés par le fait maison. « Les consommateurs n’ont pas le temps de cuisiner parce que les femmes et les hommes travaillent. Ce qui est prêt-à-cuisiner est donc en vedette. »

Une épicerie de proximité

Étant elle-même résidente de Saint-Honoré, Karine Servais estime pouvoir mieux connaître et répondre aux attentes des consommateurs. « Certains faisaient 15 minutes de voiture pour me retrouver à Chicoutimi, à mon précédent lieu de travail, souligne-t-elle. C’est aujourd’hui beaucoup plus simple pour eux. Ça fait aussi remonter des souvenirs : certains se rappellent de mon père et de moi plus jeune.... Nous aussi on les reconnaît et on prend le temps de discuter avec eux parce que ça fait partie de ce qui nous démarque. »

Les employés en poste sont tous restés lors du rachat et certains de son ancien lieu de travail l’ont même suivie à Saint-Honoré. « Je travaille dans tous les départements, aux côtés de mes employés. J’aime qu’ils soient de bonne humeur et que leur qualité de vie soit respectée. Je sais qu’une employée doit quitter à 15h parce que sa fille finit l’école, je ne l’obligerai donc pas à travailler jusqu’à 18h », affirme la propriétaire.

Son commerce est familial avec son conjoint qui en est le gérant, son aîné qui s’occupe des plats cuisinés, le suivant qui est gérant de la boucherie et ses trois autres enfants qui y travaillent à temps partiel. « On est heureux de travailler ensemble et la communication se fait très bien, s’enthousiasme Karine Servais. Au lieu d’être une seule personne à avoir toutes les responsabilités, on peut compter les uns sur les autres. Et un jour, ils reprendront l’entreprise. »

Mots-clés: Achat / Vente
Saguenay–Lac-Saint-Jean (02)