Goodfood : de meilleures marges mais moins de clients
Malgré des vents contraires, Marché Goodfood affiche une amélioration de ses résultats financiers, le spécialiste des mets prêts à préparer se concentrant sur ses clients les plus payants.
Le contexte demeure difficile pour la société montréalaise au moment où les consommateurs surveillent de près leurs dépenses alimentaires et où l’engouement pour le commerce en ligne s’estompe par rapport au sommet atteint durant la pandémie. L’entreprise a continué de perdre des clients et a vu ses ventes reculer de près de 26% au quatrième trimestre clos le 2 septembre. La société parvient toutefois à protéger ses marges tandis qu’elle mise sur ses meilleurs clients.
« Nous continuons de constater une détérioration des conditions économiques qui ont un effet sur les consommateurs, mais aussi les fournisseurs, raconte le président et chef de la direction, Jonathan Ferrari. C’est un environnement difficile, mais je crois que le travail que nous avons fait dans les derniers mois nous met en bonne posture pour améliorer notre rentabilité. »
Les ventes de Goodfood ont ainsi décliné de 26%, toujours au quatrième trimestre, pour s’établir à 37 millions $. La perte de clients explique en grande partie cette baisse. La société a servi 116 000 clients actifs, comparativement à 157 000 à la même période l’an dernier. La tendance semble toutefois ralentir puisque l’entreprise n’a perdu que 3000 clients durant les trois derniers mois.
L’analyste de Desjardins Marché des capitaux, Frederic Tremblay, souligne que la perte de 3000 clients est survenue au cours de la saison estivale. « La demande est plus faible au cours de l’été, commente-t-il. Nous croyons que la saisonnalité a joué un rôle dans la diminution. »
Une nouvelle stratégie
Malgré tout, Goodfood a réduit sa perte nette, qui passe de 58 millions $ à 4 millions $ au quatrième trimestre. La marge brute, pour sa part, s’améliore également, passant de 28,3% à 38,2%. La société brûle également moins de liquidités avec une perte de trésorerie de 1 million $, comparativement à 12 millions $ à la même période l’an dernier.
Goodfood a changé de stratégie l’an dernier en misant sur l’atteinte plus rapide de la rentabilité plutôt que sur l’augmentation du nombre d’abonnés. Elle a aussi abandonné son service d’épicerie en ligne. Avec la montée des taux d’intérêt, plusieurs entreprises technologiques ont été contraintes de réviser leur stratégie tandis que les créanciers et les actionnaires sont devenus moins patients avec les entreprises en croissance qui ne sont pas encore rentables.
M. Tremblay voit d’un bon œil les progrès qu’a apportés la stratégie de la direction de Goodfood au cours du dernier exercice. « Nous croyons que la stimulation du nombre de clients nécessitera des investissements publicitaires et promotionnels, nuance-t-il. Nous apprécions les efforts déployés afin de réduire le coût d’acquisition d’un client et nous croyons que Goodfood sera sélectif en ciblant les clients avec le potentiel de marges plus élevées. »
L’action de Goodfood perd 2 cents, ou 3,61%, à 40 cents à la Bourse de Toronto en avant-midi mercredi.
(avec La Presse Canadienne)