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Crédit photo: Pixabay
||| Économie

Les employés Metro de Toronto pourraient entrer en grève

18 juillet 2023

Les travailleurs des épiceries Metro de la région du Grand Toronto se préparent à faire la grève dès mardi soir, alors que les négociations se poursuivent entre le détaillant et quelque 3700 employés. Les employés de 27 magasins Metro de la région métropolitaine pourraient faire la grève dès 23h59 mardi. « Nous allons aller jusqu’au bout, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, le syndicat qui représente les travailleurs de Metro. Il est crucial, au cours de ces 12 dernières heures, d’essayer de pousser très fort pour nos membres. Et c’est ce que nos équipes font en ce moment. »

Des progrès ont été réalisés depuis le début des négociations le 26 juin, a ajouté Mme Payne, mais les priorités du syndicat restent les mêmes à la table : améliorer les salaires et la qualité des emplois, stabiliser les heures de travail et améliorer l’accès aux prestations d’assurance maladie et de soins dentaires. Unifor a tenu un vote de grève avant le début des négociations, recueillant un soutien à 100 % pour l’action syndicale dans l’éventualité où un accord ne pouvait être conclu. « Le vote de grève à 100 % a montré à l’employeur que nos membres étaient sérieux », a fait valoir Mme Payne.

La porte-parole de Metro, Stephanie Bonk, a affirmé que l’entreprise « s’engageait à travailler avec le syndicat pour parvenir à un accord qui répond aux besoins de nos employés tout en permettant à l’entreprise d’avoir la flexibilité dont elle a besoin pour répondre et dépasser les besoins et les attentes de nos clients ».

« Une crise d’abordabilité »

C’est une ronde de négociations bien différente de la dernière fois, soit avant la pandémie de COVID-19, a observé Mme Payne. « Ils ont traversé une pandémie, ils traversent une crise d’abordabilité, a-t-elle souligné au sujet des travailleurs de Metro. Beaucoup de choses ont changé. » Les dernières données sur l’inflation, publiées mardi, ont montré que si l’indice global des prix à la consommation a ralenti sa croissance annuelle à 2,8 % en juin, bien loin de celle de plus de 8 % d’il y a un an, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 9,1 % d’une année à l’autre.

La nourriture et le logement, les deux coûts les plus importants pour les travailleurs, sont devenus des parts de plus en plus importantes de leurs dépenses mensuelles, a souligné Mme Payne - le premier alors que le coût des aliments continue d’augmenter, et le second alors que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt pour essayer de lutter contre inflation. « Nous avons même plusieurs de nos propres membres à temps plein qui nous ont dit : "nous ne pouvons même pas nous permettre de faire des emplettes dans nos propres magasins" », a-t-elle affirmé.

Le comité de négociation a reconnu que « c’est un moment délicat », a poursuivi Mme Payne, au milieu de plus d’un an de forte inflation, de hausse des taux d’intérêt et de profits dans le secteur de l’épicerie. « Les travailleurs disent très clairement qu’il faut qu’ils puissent vivre et avoir un bon travail ici. Et c’est ce à quoi on s’attend. »

Cette ronde de négociations précède également une série de négociations de deux ans pour plus d’une dizaine de conventions collectives entre les épiciers et les membres d’Unifor. Mme Payne a indiqué que le syndicat essayait de modeler ses négociations au sein du secteur, dans l’espoir qu’un bon premier contrat l’aide à établir des normes pour les contrats qui suivront. « Mais cela ne signifie pas que les autres seront faciles, a-t-elle prévenu. Nous disons que ça suffit. Cela doit cesser, nous devons commencer à améliorer les conditions de ces emplois. Cela a été notre objectif chez Metro, et ce sera notre objectif tout au long de la négociation avec les épiceries. »

(avec la Presse Canadienne)

Mots-clés: Ontario