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Crédit photo: Carrément Tarte
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Carrément Tarte maximise sa production et augmente sa distribution

22 septembre 2021 | Par Sophie Poisson

Fondée en 2014, Carrément Tarte vient d’emménager dans le quartier montréalais de Saint-Michel, dans un local industriel de 14 000 pi2 quatre fois plus grand que celui dont elle disposait à Rosemont. Les propriétaires Katell Burot et Philippe D’Haucourt souhaitent ainsi maximiser l’efficacité de leur chaîne de production de tartes salées et sucrées haut de gamme en vue d’augmenter la distribution dans les grandes bannières canadiennes comme IGA, Metro et Provigo.

Ils sont donc en période de recrutement pour compléter l’équipe de 25 employés, mais peinent à trouver du personnel pour des postes à la production, la plonge, la sanitation et la préparation de commandes. « Quand on est dans un modèle manufacturier, on est sur des salaires qui sont assez faibles dû aux marges qui sont elles aussi assez petites, donc ce ne sont pas des métiers très prisés, reconnaît Katell Burot. Je pense que le secteur essaie de faire des choses. On travaille sur nos plans salariaux, mais malgré tout on ne peut pas absorber la différence d’un coup, c’est impossible. » Un deuxième facteur s’ajoute à la pression des salaires : l’augmentation des coûts des matières premières et des emballages. « On sait que les négociations des prix avec les bannières sont très longues et compliquées. On ne peut jamais répercuter 100 % des augmentations qu’on a, donc on réduit tous nos marges, on n’a pas le choix », regrette la cofondatrice.

L’acquisition de nouveaux équipements industriels permet notamment de pallier le manque de main-d’œuvre. Katell Burot avait déjà opté pour de la mécanisation, par exemple avec l’utilisation de doseuses pour garnir les tartes, et elle se sert maintenant de l’automatisation pour ses étapes de fabrication ainsi que ses procédés de refroidissement et de surgélation. Ces outils amènent de nouveaux profils parmi les employés, comme des électromécaniciens. Ils réduisent aussi les tâches physiques - et donc les problèmes de dos ou les tendinites. « Il y aura des limites à l’automatisation, assure la cofondatrice. On a aujourd’hui une taille quand même petite, ce qui nous donne beaucoup d’agilité, et on veut en garder parce qu’on a toujours beaucoup de clients qui nous demandent du sur-mesure. Et plus tu t’en vas vers la ligne de production, plus tu t’en vas vers la standardisation. »

Rejoindre de nouveaux marchés

Carrément Tarte lance de nouveaux produits : une quiche végane et une pâte feuilletée disponible en version pur beurre ou avec matière grasse végétale. Il y a en effet de plus en plus de demandes pour des produits véganes et du sans gluten. « On est allé vers le végane parce qu’on peut séparer les espaces de production, sans avoir besoin de locaux distincts pour obtenir la certification. C’est une gamme additionnelle qui va grandir et être importante, mais ça reste un marché plus petit en termes de volume, donc il ne va pas remplacer le pur beurre », explique Katell Burot. Parmi les autres développements qui pourraient voir le jour, un kit pour faire sa quiche lorraine ou sa tarte au citron à la maison.

L’entreprise élargit ses horizons en étant présente dans une cinquantaine de magasins Longo’s en Ontario, en plus de viser cinq boutiques Whole Foods. Des recherches exploratoires ont également été menées du côté des États-Unis. Dans les deux cas, la cofondatrice les aborde moins du côté des détaillants que des HRI, car elle affirme qu’il est beaucoup plus difficile de faire découvrir une marque à l’étranger que de percer le marché des professionnels où il est davantage question du produit. Son offre pourrait à l’avenir s’ajuster aux goûts du marché anglophone. « Notre tarte au sucre à la crème est un incontournable au Québec, mais là-bas, c’est la buttertarte, et ce n’est pas la même chose, souligne-t-elle. Les portions peuvent être plus généreuses, le côté couleur et gourmand sont aussi davantage mis de l’avant. Il y a définitivement un aspect plus gastronomique au Québec ! »

Katell Burot a priorisé les opérations, mais elle aimerait dans le futur ouvrir sa propre boutique : « On a fait ce choix en lien avec notre démarrage et les possibilités qu’on avait en termes de financement et de subventions. Généralement, c’est beaucoup plus difficile de faire financer des commerces que des manufacturiers. L’idée de base était d’avoir un atelier et peut-être un pignon sur rue. De fil en aiguille, on s’est développé et notre première clientèle est quand même les épiceries fines, indépendantes. » Lorsque l’investissement récemment réalisé sera amorti, la question sera alors de savoir si le modèle manufacturier sera compatible avec le modèle d’affaires de la boutique.

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