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Crédit photo: Arrivage

Arrivage, la plateforme de rencontre entre producteurs et détaillants

6 avril 2021 | Par Sophie Ginoux

Depuis 2018, la société Arrivage contribue à changer le modèle traditionnel d’approvisionnement alimentaire au Québec. Un concept qui a le vent dans les voiles en ce moment.

Thibault Renouf n’est pas un nouveau venu dans le domaine alimentaire. Cela fait déjà plus de cinq ans qu’il s’active au sein de plusieurs groupes (ex Chef 514, La Transformerie, Gardiens de semences) qui ont pour objectif de proposer des solutions concrètes aux besoins du marché québécois afin d’encourager l’autosuffisance alimentaire, en plus de mettre en valeur des artisans et des ressources locales.

Arrivage a été créé en raison du manque de communication criant entre de nombreux petits producteurs incapables de répondre aux normes contraignantes des distributeurs, et de tout aussi nombreux commerces réclamant de la diversification et de la qualité. « Nous disposons d’une mosaïque de petites fermes au Québec, indique Thibault Renouf. Mais elles ne peuvent pas accéder aux détaillants à l’intérieur d’un système où les distributeurs optimisent avant tout les coûts, quitte à favoriser les importations et les aliments locaux, mais normatifs et sans saveur. »

Circuit court numérique

La plateforme Arrivage, dont la nouvelle version est encore plus riche et simple d’accès qu’avant, se présente comme un lieu de rencontre et d’échange entre les vendeurs et les acheteurs. On y trouve aussi bien des maraîchers, des éleveurs, des pêcheurs que des producteurs de farines ou de fleurs qui ne pouvaient auparavant vendre leur production que sur des marchés ou en faisant du porte à porte. « Leur offre n’est peut-être pas calibrée ou prévisible, mais en matière de goût, de diversité, de qualité et d’impact environnemental, elle se distingue de ce qui est offert actuellement dans les magasins. Sur Arrivage, on peut par exemple commander des centaines de variétés de tomates, ainsi que des carcasses de beaucoup plus de races de bœuf », explique M. Renouf.

La surprise vient cependant davantage des acheteurs, puisqu’aux chefs propriétaires de restaurants que pensait rejoindre Arrivage au début se sont greffés des petits commerces de détail, des bars, des épiceries et des hôtels. Avec du recul, Thibault Renouf pense que « sur un marché où il est impossible, par exemple, de proposer de l’ail noir du Québec en pleine saison parce que le distributeur attend le barème américain des prix pour en acheter, Arrivage est une solution pour en proposer malgré tout. Et personnellement, je trouve aberrant qu’une épicerie et un éleveur de canards situés à moins de 10 km de distance l’un de l’autre ne fassent pas affaire ensemble parce qu’ils ne se connaissent pas. Il faut changer ce paradigme qui n’a aucun sens. »

Investir dans les régions du Québec

L’achat local et une meilleure traçabilité des produits étant au cœur des attentes de plus en plus de Québécois, Arrivage pourrait devenir une solution d’approvisionnement concrète pour les détaillants de tout ordre de la province. La plateforme est d’ailleurs gratuite d’accès pour les acheteurs et ne facture aux vendeurs que de modestes pourcentages de leurs ventes (0,5 à 5 %), avec l’objectif de tisser des relations avec les MRC pour qu’eux aussi n’aient plus rien à régler.

De plus, afin d’encourager les détaillants à utiliser la plateforme, de nouvelles petites fonctionnalités, comme la possibilité d’imprimer et d’afficher le profil du producteur ou du transformateur à l’origine d’un produit dans le rayon où ce dernier est présenté, sont intéressantes pour montrer à la clientèle qu’on encourage la production locale et 100 % traçable.

« Et n’oubliez pas qu’au-delà des PME que cette action encourage, un dollar d’investi chez un petit producteur équivaut à deux dollars de retombée économique dans sa région », conclut Thibault Renouf.

Pour suivre Arrivage :

Mots-clés: Canada
Québec