ILOT Rassemble pour offrir des solutions aux crises de l’industrie
Hier, s’est tenu ILOT Rassemble 2023, un évènement montréalais consacré à la réflexion sur les enjeux agroalimentaires et organisé par ILOT, une firme de consultation en stratégie et gestion de marque. Dans ce cadre, quatre experts se sont exprimés sur des pistes de solutions pour l’industrie concernant l’économie, du climat, de l’identité et de la consommation.
Selon la firme Léger, 86 % des Québécois pensent qu’il faut agir contre les changements climatiques. Dans ce cadre, 49 % considèrent que ce sont les entreprises qui doivent changer en premier, tandis que 25 % pensent que le gouvernement doit agir et 13 % que les pratiques quotidiennes des citoyens doivent évoluer.
Jean Lacroix, PDG de Cintech agroalimentaire, soutient que c’est justement l’action climatique de la part des consommateurs que les marques doivent privilégier : « Pour que l’industrie ait une autonomie viable et rentable, il faut mettre le consommateur en action. Pour cela, il faut aussi que les entreprises fassent des efforts pour ne pas faire de greenwashing. Il faut construire un nouveau marché en pensant à un modèle différent. La question n’est pas de savoir “si”, mais “quand”. Nous sommes une industrie conservatrice, ça fait 30 à 40 ans qu’on fait les mêmes choses, mais ça ne marche plus. »
Selon le sondage, 55 % des Québécois affirment être prêts à faire un effort supplémentaire, par exemple payer un peu plus cher ou se déplacer un peu plus loin pour acheter un produit qui correspond à leurs valeurs. Jean Lacroix conseille alors aux entreprises de choisir leurs fournisseurs en fonction de leur impact environnemental et propose que le gouvernement mette en place « un cadre réglementaire d’émissions de gaz à effets de serre (GES) pour que personne ne soit pénalisé ».
Surmonter les crises économique et identitaire
86 % des Québécois pensent que les entreprises ont un rôle à jouer pour aider les consommateurs dans le contexte économique actuel, c’est ce qu’affirme le sondage réalisé par Léger. De plus, 85 % vivent avec de l’anxiété financière et 25 % voient leur situation économique se détériorer depuis ces six derniers mois. En 2021, ils étaient 42 % à faire leurs courses en fonction des produits et des marques qui offraient les meilleurs prix et réductions et en 2023, ils devraient être 52 %.
Selon Simon Brière, stratège de marché pour R.J. O’Brien & Associés Canada, la récession n’est pas encore arrivée ; l’industrie doit donc se préparer à connaître une augmentation de prix supplémentaire. « On est dans une situation économique, mais on va s’en sortir ! », commente-t-il avant de préciser que dans le futur, la mondialisation ne sera plus une solution et qu’une « démondialisation » se fera progressivement dans les prochaines années pour éviter des coûts de transport et d’importation, en plus de privilégier le local.
Dans ce contexte, il est important, selon Sébastien Poitras, vice-président des affaires publiques et communication de la firme Léger, que les marques locales trouvent leurs identités pour attirer les consommateurs. Il considère qu’elles peuvent tirer profit des traits identitaires du Québec, comme l’attachement à sa région. Les consommateurs auraient aussi un besoin d’appartenance à une communauté et une capacité à se regrouper, selon David Robichaud, professeur d’éthique et de philosophie politique à l’Université d’Ottawa.
Il explique que le cerveau humain fonctionne de manière primaire. Les consommateurs ont tendance à choisir un produit qu’ils considèrent bon visuellement, en regardant l’apparence ou l’étiquette par exemple, même si après avoir lu l’étiquette d’informations au dos leur démontrant l’inverse. Ainsi, il est essentiel de créer une histoire derrière une marque ou un produit pour que le consommateur retrouve un sentiment familier et puisse s’identifier.
