Déserts alimentaires : la technologie au secours des campagnes
Commerces qui ferment, pénurie de main d’œuvre, population vieillissante... Québec met la main à la poche pour trouver des solutions aux déserts alimentaires en proposant de mettre en place des « pôles de services alimentaires automatisés ». Le gouvernement a accordé un financement de 373 000$ a la municipalité de Notre-Dame-de-Lorette (159 habitants) située au nord du lac Saint-Jean.
D’après La Presse, même si le village dispose d’une épicerie communautaire, cette dernière « est tenue à bout de bras par des bénévoles » et est ouverte seulement le mercredi après-midi. Les bénévoles faisaient des allers-retours à Dobeau pour approvisionner le magasin. Ce n’était pas tenable.
Le nombre de villages québécois sans commerces ne cesse de s’accroître. En 2006, 11,6% des municipalités de moins de 1000 habitants n’avaient pas d’établissements de commerce de détail. La proportion a bondi à 21,5% en 2023 d’après l’Institut de la statistique du Québec.
Un modèle qui se développe
C’est la société LIB Dépanneur, une entreprise québécoise, qui a mis sur pied le modèle qui sera implanté à Notre-Dame-de-Lorette mais également dans d’autres municipalités du bas fleuve et de la côte nord. Le premier LIB Dépanneur avait été installé à l’été 2023 dans la municipalité de Saint-Léandre alors que les habitants ont vu l’unique dépanneur du village fermer ses portes en 2021.
Pour sa directrice, Camille Therrien-Tremblay, le problème des commerces et des dépanneurs « qui ferment partout en région », c’est à cause de frais fixes trop élevés en particulier ceux liés aux ressources humaines.
Le concept de ces dépanneurs sans commis est donc assez simple. Il faut balayer une carte de crédit ou une carte de membre pour entrer dans le commerce. Le client se sert puis paie sa marchandise, sous le regard de caméras de surveillance. L’avantage est que le commerce est ouvert 24h/24h et 7 jours sur 7.
Pour gérer le réapprovisionnement, la société indique proposer un contrat de gestion s’il n’y pas de candidat pour prendre en charge l’épicerie. L’entreprise souhaite aussi axée le réapprovisionnement avec au moins 30% de produits locaux. Bien que le dépanneur soit autonome, la gestion logistique et des problèmes techniques potentiels nécessite au moins une personne qui alloue entre 15h et 20h par semaine au service.
Concernant l’accès à l’épicerie et le paiement de son panier d’épicerie, LIB utilise une application web plutôt qu’avec le téléphone intelligent pour éviter les problèmes de compatibilité de versions et permettre à des gens de passage de pouvoir acheter des produits à l’épicerie. Par ailleurs, en lien avec les possibles problèmes d’accès à l’internet dans certaines localisations, le concept fonctionne avec Starlink. L’internet par satellite permet donc aussi d’offrir un point d’accès Wi-Fi.