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Crédit photo: CTAQ
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Des entreprises innovantes récompensées par le CTAQ

25 novembre 2021

Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) a organisé son Événement Marketing le 23 novembre dernier au Palais des congrès de Montréal. Les lauréats des Prix Innovation en alimentation 2021 ont été dévoilés et cinq conférences ont donné lieu à des discussions sur les tendances alimentaires, les stratégies de vente ou encore la création de marques.

Les Prix Innovation récompensent les entreprises qui se sont démarquées par leur innovation et créativité. Voici les lauréats 2021 :

  • Prix Coup de cœur du jury : Quiche œuf de cane et agneau - La Bêlerie
  • Prix Entreprise innovante Desjardins : Industries Lassonde
  • Prix Productivité Investissement Québec : Distillerie NOROI
  • Prix Éco-responsable Fasken : ENTOMOprotéine
  • Prix Entrepreneuriat Banque nationale : LOOP Mission
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Protéines végétales : Hachés végés – GUSTA
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Produits de longue conservation : Gamme de céréales GoGo Quinoa – GoGo Quinoa et Huile de caméline torréfiée – Signé caméline
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Boulangerie et pâtisserie : Mélange à pain et pâtisserie – Simply Grain
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Mets préparés, prêts à servir ou à assembler : Bâtonnet de houmous Buffalo et sauce barbecue à l’érable – Chickumi
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Jus et boissons : Sodas probiotiques – LOOP Mission
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Chocolats, collations, desserts et confiseries : Bouchées keto au cacao – Chocmod Canada
  • Catégorie Produits nouveaux ou améliorés – Alcools distillés : Vodka de patate, Route 363 – Ubald Distillerie
  • Catégorie Emballage : Attache à pain en carton – KLR Systems INC
  • Catégorie Technologie et productivité : Inneo, la solution anti-listéria naturelle et efficace – Innodal

Des stratégies à adopter pour 2022

Les tendances alimentaires 2022 ont été abordées par Anastasia Collet de l’Agence Braque, qui a parlé de l’importance pour les consommateurs de devenir une meilleure version de soi. « Quand on parle d’alimentation santé, ce n’est pas celle qu’on a connue par le passé qui était plus restrictive en enlevant du sucre, du gluten, des calories... Aujourd’hui, c’est beaucoup plus axé vers le plaisir. On parle d’alimentation intuitive ou bienveillante et on regarde ce qui peut être ajouté : les bénéfices des produits sur l’organisme. »

Les consommateurs se tournent vers le snacking bon pour la santé, mais sans sacrifier le goût avec l’objectif de se faire plaisir et de se remonter le moral. Ils veulent vivre des expériences avec de la nouveauté et une cuisine sans frontière. Parmi les saveurs originales de 2022, on pourrait retrouver le yuzu, l’hibiscus, le curcuma et l’épicé-sucré. Une reconnexion à l’assiette sera aussi privilégiée avec des ingrédients identifiables, des produits naturels ou biologiques et locaux. La consommation responsable aura la cote, tout comme les marques engagées qui promeuvent leurs valeurs sociales, éthiques et environnementales. Les intervenants recommandent aussi d’avoir une présence en ligne avec une bonne expérience utilisateur, car près de 40 % des Canadiens reconnaissent avoir acheté un produit alimentaire après l’avoir vu dans une publication.

Le thème suivant était l’élasticité des prix afin d’adapter sa stratégie à la sensibilité des consommateurs. « Il faut être compétitif avec son prix régulier, monitorer les prix des compétiteurs et avoir une certaine adaptabilité, a souligné Véronique Morin, directrice intelligence analytique chez NielsenIQ. Il faut aussi se demander si on fait assez de promotions et si on le fait de façon compétitive. On doit s’assurer de parler à tout le marché, et si on a fait le choix d’avoir une offre premium, il faut se demander quel est le coût lié au fait qu’on ne touche pas les autres consommateurs, parce que pour eux le prix est important. »

Elle a également recommandé de communiquer le « fait local », mais une interrogation est restée en suspens : comment le logo Aliments du Québec sur les emballages est-il reçu par le reste du Canada ? Est-ce que cela peut être négatif sur les ventes ? Il a toutefois été souligné qu’en dehors de la province, le « fait au Canada » est plus important que le « fait dans ma province », alors qu’au Québec la tendance est inversée.

Isabelle Jomphe, associée principale et avocate chez Lavery Avocats, a ensuite parlé de la protection des marques de commerce et la hausse des exportations. « Pour vendre son produit, il n’est pas obligatoire d’enregistrer sa marque. Cependant, c’est le premier qui dépose sa marque qui a des droits. Même si le marché européen n’est pas pour vous, vous avez peut-être intérêt à être proactif et à le sécuriser en déposant une demande d’enregistrement, ce qui gèle les droits en votre faveur. »

Elle a présenté les 3 phases de la vie d’une marque - création et pré lancement, lancement sur le marché local et l’exportation –, avant de préciser que la protection de sa marque doit se faire à la première étape. Elle conseille aussi de créer une marque forte, de s’entourer de conseillers pour regarder l’aspect légal et de faire un test de confusion, de s’assurer de la cession des droits des employés et des consultants, de déposer la marque avant de lancer le produit et de voir si on veut déposer à l’étranger, et enfin de maintenir une marque forte notamment en surveillant le marché.

2021, un tournant majeur pour des entreprises

Le président d’Aliments Luda, Robert Eiser, a expliqué comment il s’est tourné vers le détail alors qu’il est un fabricant de bases de soupes, sauces et mélanges sur mesure, spécialisé depuis 70 ans dans le marché des HRI. À l’automne 2019, il avait ainsi conçu une planification stratégique sur trois ans pour prévoir la mise en marché, le design ou encore les équipements nécessaires, mais la pandémie a fait chuter drastiquement ses ventes. « C’est dans les moments difficiles comme ça qu’on regarde nos valeurs d’entreprise - fabricant alimentaire de confiance, centré sur la qualité et l’innovation, et entreprise familiale - et qu’on se demande comment aller vers l’avant », soutient le président.

Il a alors été contraint de réduire cette période de développement à trois mois : de mars à juin 2020. Robert Eiser a alors présenté son plan marketing en expliquant l’intérêt d’Aliments Luda pour les consommateurs et les détaillants, les produits développés, le marché ciblé, le positionnement choisi et la mise en marché des produits adoptée.

Le chef de la direction de Nutrinor, Yves Girard, s’est également exprimé sur son parcours : « 2021 a été la consécration de 15 années de réflexion et de développement en sortant les premiers produits laitiers issus de l’agriculture durable. On va investir près de 3 millions pour les trois prochaines années. Le mandat que j’ai donné à l’équipe est de faire du lait le fer de lance de ce projet. Le défi était de créer des chaînes de valeurs uniques, crédibles, inimitables, pertinentes qui vont mettre en marché des produits agroalimentaires responsables. »

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la notoriété de la marque dépasse les 90 %, mais au Québec elle avoisine les 6 % ; la croissance devait donc passer par ce segment. La marque n’avait pas vraiment évolué au cours des trente dernières années et manquait de cohérence, ce qui était un frein au développement. La région a été mise au cœur de la nouvelle identité visuelle qui a été présentée lors de l’événement du CTAQ : des certifications pour montrer la qualité et l’authenticité des produits à l’histoire de l’entreprise, en passant par la traçabilité via un code QR.

Mots-clés: Marketing
Concours
Québec